la « plaie béante » de la famille du boxeur assassiné

Alors que six personnes ont été à ce jour écrouées pour la mort d’Amadou Ba, la mère et le frère de ce champion de Créteil ne comprennent toujours pas les raisons d’une telle haine

Ils s’efforçaient déjà de supporter l’insupportable. Ils doivent maintenant accepter l’inexplicable. Pourquoi Amadou Ba — leur fils, leur frère — a-t-il été tué avec une telle sauvagerie le 3 avril à Bonneuil ? D’où vient la haine qui animait les meurtriers du champion de boxe de Créteil ? Awa et Romain ne peuvent toujours pas répondre à ces deux questions.

Pourtant, les quatre auteurs présumés, dont les trois beaux-frères de la victime, ont bien été écroués. Mais ils ne parlent pas. Deux autres hommes ont également été placés en détention dans ce dossier, soupçonnés d’avoir procédé à un repérage pour ce guet-apens mortel, notamment près du gymnase où Amadou Ba donnait des cours. Plusieurs ont fait appel de leur placement en détention provisoire mais leurs demandes ont été rejetées.

Un homme traqué

La femme du boxeur, dont il était séparé depuis un an, aurait décrit aux enquêteurs un homme pervers, manipulateur et qui ne s’occupait pas de ses enfants. Un portrait qui fait bondir les proches de la victime. « Mon frère a toujours été là pour ses enfants, s’étrangle Romain. Il exerçait trois emplois et il a pu ainsi toujours payer sa pension alimentaire. Nous trouvons inadmissible qu’on puisse le dénigrer de cette façon. »

Depuis environ un an, Amadou Ba, 39 ans, n’était plus le même. S’il était heureux avec la femme avec qui il avait refait sa vie et venait d’avoir un enfant, il semblait « pensif et ne souriait plus », selon sa mère. Pourquoi ? « Amadou gardait ses problèmes pour lui », explique son frère.

A quelques jours du drame, l’ancien champion de boxe thaï est un homme traqué. Le climat avec sa belle-famille est devenu délétère. L’ancien couple se déchire sur la garde des enfants et sur leur ancienne maison familiale de Villecresnes. Amadou Ba reçoit des appels masqués. « T’as fait une erreur, tu vas le regretter », le prévient-on. Peu avant l’agression mortelle, une altercation éclate avec l’un de ses beaux-frères au Léon de Bruxelles de Villiers où il est parti dîner avec sa compagne.

VOIR LA SUITE

Denis Courtine – 10 août 2017